vendredi 13 février 2015

Acte 3 - Scène 3

A room in the castle
Enter CLAUDIUS, ROSENCRANTZ, and GUILDENSTERN

CLAUDIUS — I like him not, nor stands it safe with us
To let his madness range. Therefore prepare you;
I your commission will forthwith dispatch,
And he to England shall along with you:
The terms of our estate may not endure
Hazard so dangerous as doth hourly grow
Out of his lunacies.

GUILDENSTERN — We will ourselves provide:
Most holy and religious fear it is
To keep those many many bodies safe
That live and feed upon your majesty.

ROSENCRANTZ — The single and peculiar life is bound,
With all the strength and armour of the mind,
To keep itself from noyance; but much more
That spirit upon whose weal depend and rest
The lives of many. The cease of majesty
Dies not alone; but, like a gulf, doth draw
What's near it with it: it is a massy wheel,
Fix'd on the summit of the highest mount,
To whose huge spokes ten thousand lesser things
Are mortised and adjoin'd; which, when it falls,
Each small annexment, petty consequence,
Attends the boisterous ruin. Never alone
Did the king sigh, but with a general groan.

CLAUDIUS — Arm you, I pray you, to this speedy voyage;
For we will fetters put upon this fear,
Which now goes too free-footed.

ROSENCRANTZ & GUILDENSTERN — We will haste us.

Exeunt ROSENCRANTZ and GUILDENSTERN

Enter POLONIUS

LORD POLONIUS — My lord, he's going to his mother's closet:
Behind the arras I'll convey myself,
To hear the process; and warrant she'll tax him home:
And, as you said, and wisely was it said,
'Tis meet that some more audience than a mother,
Since nature makes them partial, should o'erhear
The speech, of vantage. Fare you well, my liege:
I'll call upon you ere you go to bed,
And tell you what I know.

CLAUDIUS — Thanks, dear my lord.

Exit POLONIUS

O, my offence is rank it smells to heaven;
It hath the primal eldest curse upon't,
A brother's murder. Pray can I not,
Though inclination be as sharp as will:
My stronger guilt defeats my strong intent;
And, like a man to double business bound,
I stand in pause where I shall first begin,
And both neglect. What if this cursed hand
Were thicker than itself with brother's blood,
Is there not rain enough in the sweet heavens
To wash it white as snow? Whereto serves mercy
But to confront the visage of offence?
And what's in prayer but this two-fold force,
To be forestalled ere we come to fall,
Or pardon'd being down? Then I'll look up;
My fault is past. But, O, what form of prayer
Can serve my turn? 'Forgive me my foul murder'?
That cannot be; since I am still possess'd
Of those effects for which I did the murder,
My crown, mine own ambition and my queen.
May one be pardon'd and retain the offence?
In the corrupted currents of this world
Offence's gilded hand may shove by justice,
And oft 'tis seen the wicked prize itself
Buys out the law: but 'tis not so above;
There is no shuffling, there the action lies
In his true nature; and we ourselves compell'd,
Even to the teeth and forehead of our faults,
To give in evidence. What then? what rests?
Try what repentance can: what can it not?
Yet what can it when one can not repent?
O wretched state! O bosom black as death!
O limed soul, that, struggling to be free,
Art more engaged! Help, angels! Make assay!
Bow, stubborn knees; and, heart with strings of steel,
Be soft as sinews of the newborn babe!
All may be well.

Retires and kneels

Enter HAMLET

HAMLET — Now might I do it pat, now he is praying;
And now I'll do't. And so he goes to heaven;
And so am I revenged. That would be scann'd:
A villain kills my father; and for that,
I, his sole son, do this same villain send
To heaven.
O, this is hire and salary, not revenge.
He took my father grossly, full of bread;
With all his crimes broad blown, as flush as May;
And how his audit stands who knows save heaven?
But in our circumstance and course of thought,
'Tis heavy with him: and am I then revenged,
To take him in the purging of his soul,
When he is fit and season'd for his passage?
No!
Up, sword; and know thou a more horrid hent:
When he is drunk asleep, or in his rage,
Or in the incestuous pleasure of his bed;
At gaming, swearing, or about some act
That has no relish of salvation in't;
Then trip him, that his heels may kick at heaven,
And that his soul may be as damn'd and black
As hell, whereto it goes. My mother stays:
This physic but prolongs thy sickly days.

Exit

CLAUDIUS — (Rising) My words fly up, my thoughts remain below:
Words without thoughts never to heaven go.

Exit
      Une chambre dans le château
Entrent le Roi, Rosencrantz et Guildenstern

LE ROI — Je ne l’aime pas ; et puis il n’y a point de sûreté pour nous
à laisser sa folie errer. Donc, tenez-vous prêts ;
je vais sur-le-champ expédier votre commission,
et il partira avec vous pour l’Angleterre :
la sûreté de notre empire est incompatible
avec les périlleux hasards qui peuvent surgir à toute heure
de ses lunes.

GUILDENSTERN — Nous allons nous préparer.
C’est un scrupule religieux et sacré
de veiller au salut des innombrables existences
qui se nourrissent de la vie de votre majesté.

ROSENCRANTZ — Une existence isolée et particulière est tenue
de se couvrir de toute la puissante armure de l’âme
contre le malheur ; à plus forte raison
une vie au souffle de laquelle sont suspendues et liées
tant d’autres existences. Le décès d’une majesté
n’est pas la mort d’un seul : comme l’abîme, elle attire
à elle ce qui est près d’elle. C’est une roue colossale
fixée sur le sommet de la plus haute montagne,
et dont une myriade d’êtres subalternes, emboîtés et réunis,
forment les rayons gigantesques : quand elle tombe,
tous ces petits fragments, ces menus accessoires
sont entraînés dans sa ruine bruyante. Un roi ne rend jamais
le dernier soupir que dans le gémissement de tout un peuple.

LE ROI — Equipez-vous, je vous prie, pour ce pressant voyage
car nous voulons enchaîner cet épouvantail
qui va maintenant d’un pas trop libre.

ROSENCRANTZ & GUILDENSTERN — Nous allons nous hâter.

Sortent Rosencrantz et Guildenstern

Entre Polonius

POLONIUS — Monseigneur, il se rend dans le cabinet de sa mère ;
je vais me glisser derrière la tapisserie
pour écouter la conversation. Je garantis qu’elle va le tancer vertement ;
mais, comme vous l’avez dit, et dit très-sagement,
il est bon qu’une autre oreille que celle d’une mère
(car la nature rend les mères partiales) recueille
adroitement ses révélations. Adieu, mon suzerain.
J’irai vous voir avant que vous vous mettiez au lit,
pour vous dire ce que je saurai.

LE ROI — Merci, mon cher seigneur !

Sort Polonius

Oh ! ma faute fermente, elle infecte le ciel même ;
elle porte avec elle la première, la plus ancienne malédiction,
celle du fratricide !. . . Je ne puis pas prier,
bien que le désir m’y pousse aussi vivement que la volonté ;
mon crime est plus fort que ma forte intention ;
comme un homme obligé à deux devoirs,
je m’arrête ne sachant par lequel commencer,
et je les néglige tous deux. Quoi ! quand sur cette main maudite
le sang fraternel ferait une couche plus épaisse qu’elle-même,
est-ce qu’il n’y a pas assez de pluie dans les cieux cléments
pour la rendre blanche comme neige ? À quoi sert la miséricorde,
si ce n’est à affronter le visage du crime ?
Et qu’y a-t-il dans la prière, si ce n’est cette double vertu
de nous retenir avant la chute,
ou de nous faire pardonner, après ? Levons donc les yeux ;
ma faute est passée. Oh ! mais quelle forme de prière
peut convenir à ma situation ?. . . Pardonnez-moi mon meurtre hideux !. . .
Cela est impossible, puisque je suis encore en possession
des objets pour lesquels j’ai commis le meurtre :
ma couronne, ma puissance, ma femme ?
Peut-on être pardonné sans réparer l’offense.
Dans les voies corrompues de ce monde,
la main dorée du crime peut faire dévier la justice,
et l’on a vu souvent le gain criminel lui-même
servir à acheter la loi. Mais il n’en est pas ainsi là-haut :
là, pas de chicane ; là, l’action se poursuit
dans toute sa sincérité ; et nous sommes obligés nous-mêmes,
dussent nos fautes démasquées montrer les dents,
de faire notre déposition. Quoi donc ! qu’ai-je encore à faire ?
Essayer ce que peut le repentir ? Que ne peut-il pas ?
Mais aussi, que peut-il pour celui qui ne peut pas se repentir ?
Ô situation misérable ! ô conscience noire comme la mort !
ô pauvre âme engluée, qui, en te débattant pour être libre,
t’engages de plus en plus ! Au secours, anges, faites un effort !
Pliez, genoux inflexibles ! Et toi, coeur, que tes fibres d’acier
soient tendres comme les nerfs d’un enfant nouveau-né !
Tout peut être réparé.

Il se met à genoux, à l’écart

Entre Hamlet

HAMLET — Je puis agir à présent ! justement il est en prière !
Oui, je vais agir à présent. . . Mais alors il va droit au ciel ;
et est-ce ainsi que je suis vengé ? Voilà qui mérite réflexion.
Un misérable tue mon père ; et pour cela,
moi, son fils unique, j’envoie ce misérable
au ciel !
Ah ! c’est une faveur, une récompense, non une vengeance.
Il a surpris mon père plein de pain (19), brutalement,
quand ses péchés épanouis étaient éclatants comme le mois de mai.
Et qui sait, hormis le ciel, quelles charges pèsent sur lui ?
D’après nos données et nos conjectures,
elles doivent être accablantes. Serait-ce donc me venger
que de surprendre celui-ci au moment où il purifie son âme,
quand il est en mesure et préparé pour le voyage ?
Non.
Arrête, mon épée ! Réserve-toi pour un coup plus horrible :
quand il sera soûl et endormi, ou dans ses fureurs,
ou dans les plaisirs incestueux de son lit,
en train de jouer ou de jurer, ou de faire une action
qui n’ait pas même l’arrière-goût du salut,
alors culbute-le, de façon que ses talons ruent contre le ciel,
et que son âme soit aussi damnée, aussi noire,
que l’enfer où elle ira ! Ma mère m’attend.

Se tournant vers le roi

Ce palliatif-là ne fait que prolonger tes jours malades.

Il sort

Le roi se lève, et s’avance

LE ROI — Mes paroles s’envolent ; mes pensées restent en bas.
Les paroles sans les pensées ne vont jamais au ciel.

Il sort
      La chapelle du château
CLAUDIUS, ROSENCRANTZ, et GUILDENSTERN

CLAUDIUS — Il me déplaît et il se montre dangereux pour nous
De laisser libre cours à ses aberrations. Tenez-vous donc prêts tous deux :
J’adresse vos délégations sur le champ. Quant à lui, je le poste à la tête
De votre entreprise : les visées de notre état ne sauraient endurer l’aléa
Croissant que nous font courir ses décisions lunatiques.

GUILDENSTERN — Nous sommes pressés d'adhérer à ce dessein
Car c'est pour nous un désir saint et pieux que de soustraire au danger
Les nombreux sujets qui fondent leurs espoirs sur la fermeté de votre majesté.

ROSENCRANTZ — Chaque vie est tenue, à titre individuel, de se garder du mal
Avec toute la puissance dont son âme peut s'armer. Mais c'est plus encore devoir
Pour celui dont dépendent la sérénité comme le repos du reste des habitants d'une contrée.
À l'instant où cesse un règne, ce n'est pas une majesté qui seule s'effondre :
C'est Charybde qui perd ceux qui en sont trop rapprochés, c'est une roue de cocagne
Imposante, à quoi s'attachent mille bricoles comme jointes et mortaisées,
Trônant au sommet de quelque mont aigu, qui, dans sa chute, entraînera dans son sillage
L'affaissement de toutes ses dépendances jusqu'à la plus petite annexe en une houleuse débâcle,
Et c'est pourquoi jamais roi ne poussa soupir qui ne s'assortît de la complainte de la masse.

CLAUDIUS — Braves seigneurs, employez-vous sur l'heure en vue d'un pressant voyage
Car il nous incombe de mettre les fers à ce péril tant qu'il n'est encore que va-nu-pieds.

ROSENCRANTZ & GUILDENSTERN — Selon votre consigne, nous nous affairerons en toute hâte.

ROSENCRANTZ et GUILDENSTERN se retirent

POLONIUS point

LORD POLONIUS — Majesté, il s’en va au cabinet de sa mère. Je projette de m’y rendre
Mêmement, m’escamotant par l’entremise du rideau afin de percevoir l’affaire, et m’assurer
Qu’elle lui fera bien des remontrances amères, puisque, comme vous l’avez dit, Majesté,
Il est du domaine du bon que le discours d’une mère s’ouvre à une large audience car,
Comme vous le faisiez très judicieusement observer, Dame Nature fit les mères partiales.
C’est sur ce que je prends congé, royal suzerain. Je repasserai pour le petit coucher
Afin de vous faire connaître ce que j’aurai appris.

CLAUDIUS — Ma reconnaissance vous accompagne, chambellan.

POLONIUS étant sorti, Claudius, resté seul, va s'asseoir sur une chaise et pense

Oh, le degré de mon crime sordide est hors pair
Et d'essence à faire monter jusqu’aux cieux
Un dégradant fumet car il porte sur les épaules
L'anathème immémorial du fratricide originel !

HAMLET, passant par-là, le suit, s'arrête et pense
HAMLET
Il me suffit de m'approcher ainsi sur la pointe des pieds :
C'est l'instant idéal pour se défaire du roi sans coup férir,
Maintenant qu'il est en prière : s'il bouge un cil, c’est est fait du beau-père.

C’est prier qui s’impose mais c’est ce que je ne peux,
Quelque intense qu'en soit le désir par lequel j'y incline.

Allons, j'allonge le bras, il se retrouve ad patres,
Et me voici vengé.

L'intention même puissante s'efface devant
La conscience de la faute plus prégnante encore
Et tel un homme en proie à des injonctions contraires,
Tiraillé entre deux affaires antagoniques, voici,
Quand je devrais m'atteler à la tâche, que je reste
À l'arrêt et néglige l'ensemble.

Cela mérite pourtant d'y regarder à deux fois :
Mon père se fait assassiner par un pendard et du coup,
Moi, son fils unique, j'expédierais le pendard-même
Au paradis des pères, pour cette raison seule ? Et me faisant
Ainsi pécheur ? C'est à désespérer, car qu'ai-je à y gagner ?

Il joint les deux mains pour s'inviter à la prière
Et quand bien même ce serait non d'une autre main
Mais du sang d'un frère que cette main réprouvée
Se grossirait, les cieux miséricordieux n'auraient-ils
Pas assez de larmes pour lui rendre la blancheur
Immaculée du flocon ?

Il s'agit plus d'appointements et d'honoraires versés
Que d'un prêté pour un rendu. Belle vengeance !

De quelle grandeur est donc
Miséricorde si elle se montre incapable de regarder
Le péché en face ?
Il se tord les doigts dans sa détresse

Il s'en est pris brutalement à Père en son repos,
Repu des reliefs du repas, de son double crime insufflé
En laissant tomber quelques gouttes de décoction
De part et d'autre, aussi adroitement que possible.

Et de quel pouvoir serait la prière n'étaient les deux vantaux
Qui la mettent en puissance de nous arrêter devant la faute
Ou, une fois péché commis, de nous en relever par pardon ?

Où il en est à l'instant vis-à-vis de l'audition qu'il accorde
À sa conscience, qui pourrait le dire à part les cieux ?

Mais je dois cesser d'analyser ainsi : ma faute est derrière moi,
Regardons de l'avant.
Il s'agenouille sur un prie-Dieu et se prend la tête entre les mains
Quelle modalité de l'imploration me sauvera le mieux
De ce tour pendable ? "Pardonnez-moi ce meurtre stupide
Qui damne mon âme, Seigneur." ? Seigneur, c'est impossible !
Car je persiste sous la dépendance de l'état qui a motivé
Mon crime : la couronne acquise, l'épouse qui l'accompagne
Et mon ambition affichée.

Mais en l'occurrence et au tour que prennent ses pensées, A ce que j’en saisis, la somme est lourde. Son compte est bon.

Peut-on espérer pardon tout en
Restant dans l'état de crime ?

Et je suis donc fondé à m’estimer vengé de le percer
Tandis qu’il purifie son âme en cette larmoyante
Catharsis, alors qu’il est mûr pour la mort,
Paré pour le grand voyage qui s’ouvre devant lui ?

Par les temps qui courent
En ce monde corrompu, la main rutilante du crime a tôt
Fait de se voir soutenue par le bras du Droit aveugle
Et sans larmes : souvent c'est le montant du butin
Vicieux qui pourvoit aux frais de cour. Mais il en va bien
Autrement au-dessus de nous : là-haut, pas de manoeuvres
La-haut, l'acte vaut selon sa véritable nature et nous nous
Trouvons réduits à nous soumettre à l'évidence au nez-même
Et à la barbe de nos fautes.

Certes pas ! Ne t’attriste pas à ces mots, par la parole de Dieu, Ô ma chère, ma fine épée, car tu causeras bien d’autres maux
En trouvant bientôt un plus horrible fourreau.

Alors quoi ? Que reste-t-il ? Qu'à se taire ?
Éprouver encore et encore ce dont est capable repentir ?
Et repentir ne peut-il pas beaucoup ?
Mais quelle en est la puissance d'effet si le coupable, nonobstant
Son désir acéré, ne peut que trop peu se repentir ?

Attends pour le percer qu'il soit ivre, somnolent
Ou plus même comme son frère, ivre de rage,
Ou d'indécence quand il se livre aux plaisirs
Incestueux du lit, attends un autre jour,
Attends qu'il joue, écoute la parole de Dieu,
Ecoute l'enseignement du Seigneur, Ô mon épée,
Attends qu'il l'outrage, qu'il sacre et qu'il tempête,
Qu'il soit au bord de l'acte qui le privera une bonne fois
Pour toutes de tout espoir de salut

Quel état inextricable et sordide !
Ô effroi d'un coeur noir comme la mort ! Ô âme au bord
De sombrer de la falaise, qui ne lutte que pour s'enferrer
Mieux encore et ne tire blancheur qu'à se brûler à la chaux !

Alors nous appliquerons la loi du Talion grâce au ciel,
Et pan ! Nous l’y dépêcherons à lui en faire botter les splendeurs
De sorte que son âme retombe plus scélérate encore
Au royaume de Satan après ce voyage balistique.

Il tente d'abord sans succès de se relever
Approchez, anges du ciel, venez à ma rescousse, et m'aidez
À me relever. J'ai réfléchi tant que j'ai pu, à votre tour, maintenant :
Fléchissez-vous, mes vieux genoux cassés, usés par la vie.
Et que le coeur des dieux, aux fibres inflexibles
Comme l'acier trempé, veuille bien s'accorder de fondre
Un instant pour s'adoucir à l'image des tendons du nouveau-né.

Maman doit attendre ! Mais l'heure n'est que différée :
De la physique à la métaphysique,
Il n'y a qu'un pas que tu franchiras bientôt.
Il sort

Allons, le pire étant passé, il faut croire que tout ira bien.
Il finit par réussir à se relever et dit à voix haute
Que mes paroles trouvent leur voie jusqu'au ciel, elles ne font
Pas mouche pour autant si elles ne sont pas entendues,
N’étant pas supérieurement inspirées.
Les mots, sans les sens que leur confèrent les pensées
Qu'appelle l'émotion, ne sont que des cris vains,
Des idées en l'air, des généralités dépensées en dits inféconds,
Tels démons empêchés d'atteindre les terres divines de l'Olympe.
Il sort

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